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mardi 28 octobre 2014

Critique littéraire de Valentin du Défend, mort pour la France en 1914

Thérèse Ruffault-Jombart, auteur de plusieurs ouvrages publiés ici, nous offre cette critique littéraire de Valentin du défend, mort pour la France en 1914 de Guy Rambault

Valentin du Défend, mort pour la France en 1914


Je sors bouleversée de la lecture de la nouvelle qu’a écrite Guy Rambault. Ce poète que j’apprécie particulièrement écrit une nouvelle ? Pourquoi pas. Il parle de la guerre 14. On en a tellement entendu parler qu’on se dit tout d’abord : « Un de plus ? À quoi bon ? »

Eh bien, oui ! Il faut en lire un de plus et c’est justement celui-là ! Car Guy Rambault nous parle d’Histoire, certes, mais il en parle autrement. Il parle de l’homme, de la folie des hommes, de l’humanité perdant ses repères…Il nous raconte la guerre à travers le destin de son grand-oncle et c’est ça qui change tout. Guy Rambault est atteint dans sa chair, dans ses racines, et c’est pour cela qu’il a fait 5 ans de recherches pour reconstituer le périple de son ancêtre,  ce jeune homme pris dans un tourbillon qui le dépasse et l’entraîne dans l’horreur absolue. 

Si Valentin ne comprend pas tout ce qui se passe autour de lui, Guy Rambault, lui, veut comprendre et expliquer et il le fait avec des mots qui nous touchent, nous transpercent, nous bouleversent. Oh ! Comme il a dû être lui-même touché, transpercé, bouleversé en écrivant cette histoire qui est un peu la sienne !

Il fait ici œuvre d’historien ; sa quête de la vérité est allée au plus loin, références et photos sans concession à l’appui.

Il est novelliste, sans aucun doute, son récit étant soigneusement construit, rigoureux, richement documenté.

Il reste poète (puisqu’il est né poète) quand  il cite Le dormeur du val, Charles Péguy ou quand il nous livre ses réflexions personnelles dans un style qui n’appartient qu’à lui.

Valentin du Défend est un livre sans concession écrit par un « honnête homme », un homme « droit dans ses bottes », un homme qui ne craint pas de dire tout haut ce que d’aucuns aimeraient laisser dans le silence, un homme blessé par le comportement d’autres hommes qui se conduisent comme des animaux. La morale de Guy Rambault l’empêche de comprendre que cela puisse exister.

« Des centaines de jeunes soldats sont morts ici, tués par l’ennemi et pire fusillés sur ordre de leurs compatriotes…On perçoit le frôlement de leurs âmes dans ce calme noir.

Silence, mais n’oublions jamais…

Le merle continue de chanter sur le plateau de Craonne. Chante, chante, joyeux merle, demain nous attend au soleil de l’espérance. »

Toute la force de Guy Rambault est là, contenue dans ces quelques mots : il faut toute son humanité pour oser conclure un tel récit sur une note d’espoir.

Un livre à lire absolument et à faire découvrir aux plus jeunes.

Thérèse Ruffault-Jombart

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